“Si
le temps et l'espace ne sont que des illusions, alors c'est que nous
sommes toujours là où tout a commencé, nous n'avons jamais quitté
le paradis”.
Le
monde d'où nous venons est un monde d'unité, un monde de lumière
et d'amour ; c'est notre véritable demeure. Dans le monde où nous
naissons, en revanche, ce monde terrestre, tout est séparé par les
grands diviseurs que sont le temps et l'espace. C'est le monde de la
dualité, le monde des frontières, de la lutte, de la loi du plus
fort et de la guerre entre les humains, ou entre l'humanité et la
nature. En un mot, c'est le monde de la peur. La plupart des idées
qui circulent dans ce monde sont fondées sur des peurs. Par le fait
de grandir avec et parmi elles, nous en venons à les considérer
comme des évidences et nous bâtissons même nos vies en les prenant
comme fondations. La peur nous pousse à bâtir des murs entre nous
et l’objet de nos peurs, et c'est ce qui crée la dualité. Chaque
mur que nous construisons est aussi un mur qui se monte à
l'intérieur de nous. C'est ainsi que nous détruisons notre unité
intérieure.
Quelle
est l’origine de ces peurs?
Le
théisme est l'une des plus grandes sources de telles peurs. Selon le
théisme, en somme, nous sommes séparés de Dieu. L'univers est
divisé en deux parties : d’un côté il y a Dieu, ou la partie
vertueuse, et de l’autre côté il y a nous. Nous devons obéir aux
règles de Dieu et croire en son livre sacré, car sinon nous courons
le risque de lui déplaire. Mais forcément, il s'avère impossible
d'obéir toujours à ses règles et il nous arrive de commettre des
péchés, nous condamnant ainsi au terrible sort de finir en enfer.
La conséquence d'une telle pensée est la peur et la culpabilité,
ainsi que la croyance que nous sommes foncièrement mauvais. Pour
chaque moment que nous vivons pleinement et savourons la vie de façon
insouciante, nous avons tendance à ressentir automatiquement de la
culpabilité par la suite. Pour beaucoup d'entre nous cette manière
de penser est encore fortement ancrée.
Une
autre source importante de ces peurs est, ironiquement, l'athéisme
et la pensée scientifique fondée sur l’athéisme, qui affirme que
l'univers existe dans un espace-temps défini. Cette croyance place
la notion de l'espace-temps au-dessus l'univers. Cela résulte en une
autre forme de division, qui nous fait penser « Je suis séparé
des autres par l'espace-temps. Ma vie n'est qu'une étincelle fugace
de lumière dans une nuit sans fin. Chaque individu est seul et doit
se battre pour survivre. La soi-disant connexion intérieure entre
moi et les autres, l'amour, n'est qu'une illusion créée par des
mécanismes biologiques de survie. »
Ces
deux approches ont pour point commun qu’elles placent quelque chose
au-dessus de l'univers et ainsi les deux nient la nature unie et
intégrale de la réalité. L'impact psychologique d'un tel point de
vue est que nous croyons en la peur plutôt qu'en l'amour, en la
séparation plutôt qu'en l'unité, et en la matière plutôt qu'en
l'esprit. Ainsi nous perdons notre sens de l'unité. Notre attention
reste focalisée sur le monde autour de nous, et nous apprenons petit
à petit à nous détourner de notre monde intérieur. Nous oublions
que l'univers tout entier existe à l'intérieur de nous, et nous
continuons à nous rendre infiniment petits. Plus nous nous faisons
petits, et plus nous sommes malheureux, plus nous avons peur, et plus
nous nous sentons seuls. Le théisme ne nous aide pas : il nous
apprend que même s'il y a un Dieu, nous en sommes séparés, et que
nous devons obéir à ses règles, le craindre et oublier nos propres
besoins.
Nous
essayons de dépasser nos peurs en tentant d'être quelqu'un de bien
et de nous adapter aux énergies de ce monde. Mais nous ne pouvons y
parvenir qu'en nous divisant en différentes parties, à l'intérieur
de nous. Nous commençons à juger certaines parties de nous comme
étant inappropriées au mauvaises, et nous refoulons ces parties. Il
s'agit bien évidemment des aspects de nous qui n'entrent pas dans le
cadre établi, des parties authentiques et uniques. Ainsi nous créons
à l'intérieur de nous les mêmes murs et les frontières que nous
observons à l'extérieur.
Que
pouvons-nous faire? Comment redevenir un être entier, uni
?
Nous devons d'abord comprendre la véritable nature de
l'unité.
L'unité
et l'intégralité
Pour
beaucoup de personnes, l'unité est un concept abstrait, dénué de
beauté, une chose dans laquelle nous finirons tous par disparaître.
Selon cette pensée, nous émergeons de l'unité et nous y
retournerons tôt ou tard, telle une goutte d'eau qui disparaît dans
l'océan.
La
phrase “ tout est un” est souvent interprétée comme “tout est
pareil”. Or, cela ne laisse pas de place pour l'individualité.
Beaucoup de croyances spirituelles ressemblent finalement à
l'athéisme : dans les deux cas, il y a la croyance que nous
disparaîtrons à un moment donné dans l'univers, d'une manière ou
d'une autre. Cette définition de l'unité ne prend pas en compte le
fait que si l'univers est un seul tout, alors tous ses composants
font déjà partie de cette unité. La séparation
est un concept mental fondé sur la peur. Nous sommes séparés parce
que nous nous croyons séparés.
Comment
cela est-il possible? Comment tout peut-il être un, et à la fois
totalement différent ? Comment puis-je ne faire qu'un avec
l'univers, et en même temps être un individu ? D'un point de vue
purement rationnel, cela est en effet difficile à comprendre, car
notre rationalité se base sur l'espace-temps, et dans cet
espace-temps cet état de chose n'est pas possible. Selon
l'espace-temps il ne peut y avoir qu'une chose à un endroit donné,
à un moment donné.
Cependant,
notre manière de concevoir l'espace-temps est basée sur l'étude du
monde extérieur. Quasiment tout ce que nous apprenons au cours de
notre éducation est porté vers ce monde extérieur. Lorsque nous
nous laissons partir dans nos rêveries, dans notre monde intérieur,
c'est jugé comme étant négatif. Pourtant, lorsque nous ressentons
une connexion affective avec une autre personne, cela concerne notre
monde intérieur. Il nous est possible de ressentir une profonde
connexion intérieure avec une personne, ou avec la nature, voire
même de connaître un sentiment d'union, tout en étant séparés
physiquement. L'unité relève du monde intérieur. Mais étant donné
que nous avons tendance à négliger ce monde intérieur et à
croire, comme le font la plupart des gens, que l'univers existe dans
un espace-temps défini, l'unité nous semble impossible.
Je
vais tenter d’illustrer la notion de l'unité en donnant deux
exemples. Il est intéressant de constater que ces exemples, qui vont
à l'encontre de nos pensées conventionnelles et rationnelles, sont
en fait très proches.
Pour
commencer, pensez à l'instant au corps humain. Le corps humain et un
seul tout, et pourtant tous les organes qui le composent sont très
différents les uns des autres. Si tous les organes étaient les
mêmes, il n'y aurait pas de corps, juste une série d'organes ;
l'unité du corps n'existerait pas. Cela soulève la question du
pourquoi nous considérons le corps humain comme un ensemble, un tout
intégral.
Imaginez
que vous parlez avec un ami. Vous remarquez peut-être ses mains, ses
yeux, ses cheveux… des parties distinctes de lui. Mais en même
temps, vous les considérez comme faisant partie d'un seul tout. Vous
savez qu'il y a une seule conscience, une seule personne, derrière
toutes ces différentes parties. Et dans chaque partie du corps nous
sentons cette unité, l'énergie unique de cette personne. Cela est
possible justement parce que tous les organes du corps sont
différents. Les organes du corps existent à l'intérieur d'un
espace-temps. Cependant il y a quelque chose, une énergie
originelle, en dehors de l'espace-temps, qui englobe et pénètre
tous les organes et fait du corps un ensemble uni, un tout. Dès lors
que vous communiquez véritablement avec une autre personne vous
constatez la présence de ce tout. Il est souvent constaté et
décrit, en voyant une personne décédée, que quelque chose est
“parti”.
Cette
énergie vitale, originelle, est quelque chose que nous ressentons
sur le plan intérieur, au niveau du cœur. C'est le fait de voir à
partir du cœur qui permet de rassembler toutes les informations
reçues par nos cinq sens physiques en une seule expérience : un
ami.
Prenez
maintenant cet autre exemple : imaginez-vous en train de marcher dans
un beau paysage. Au loin vous voyez des montagnes, des forêts et une
cascade. Près de vous il y a une rivière et une prairie remplie de
toutes sortes de fleurs. Vous voyez des animaux et dans le ciel des
nuages, ainsi que des oiseaux au loin. À l'intérieur de vous,
toutes ces choses se rassemblent en une belle image globale.
L'existence de cette image à l'intérieur de vous est un miracle, il
défie les lois de l'espace-temps où tout est divisé et “l’unité”
de quelque chose, telle une image, est impossible. Pour un
ordinateur, une image est constituée d'une série de chiffres
binaire (des 1 et des 0) mais elle n'est jamais un seul ensemble
intégral. Un ordinateur n'a pas la capacité de voir avec le cœur,
et ne peut donc pas combiner toutes ces informations - tous ces uns
et ces zéros - en une seule expérience.
Il
nous est impossible d'expliquer le miracle de l'unité, le miracle du
cœur, en utilisant des concepts rationnels. Par conséquent, nous ne
pouvons pas le programmer dans un ordinateur. En informatique, une
image sera toujours une série de uns et de zéros. Elle ne sera
jamais une unité, un beau paysage. C'est seulement lorsque ces uns
et ces zéros sont projetés sur l'écran de notre esprit que nous
pouvons les transformer en une seule image. La rationalité
appartient au monde de l'espace-temps, tout comme un programme
informatique relève de l'espace-temps. Notre conscience, où se
produit le miracle par lequel tous les éléments d'une image
deviennent un magnifique ensemble, se situe en dehors de
l'espace-temps. Notre cœur, la source de l'amour, demeure en dehors
de l'espace-temps.
Qu'est-ce
qui rend cette image si belle ? Qu'est-ce que la beauté ?
Premièrement,
c'est le fait que tout soit différent. Chaque arbre est différent ;
s'ils étaient identiques l'image perdrait une partie de sa beauté.
Et les arbres sont complètement différents des montagnes, des
nuages et des animaux, de toute autre chose dans le paysage. C'est
justement le fait que tout soit différent qui crée la beauté de
l'ensemble. La beauté , c'est la rencontre entre l’individuel et
l'universel.
Imaginez
maintenant ceci : vous regardez un oiseau qui vole au-dessus de vous,
et pendant un moment vous vivez la sensation de devenir cet oiseau.
Vous ressentez ce que c'est d'être un oiseau et de voler dans les
airs. Cette expérience vous permet d'apprécier l'oiseau encore
davantage, d'approfondir votre connexion avec lui et fait croître la
beauté de l'oiseau à vos yeux. Ensuite, vous vous laissez devenir
la montagne : vous ressentez sa force, son ancienneté, son
histoire. Cette expérience est très différente de l'oiseau, et
ainsi de suite vous vivez chaque expérience. Au fur et à mesure,
votre compréhension du paysage environnant gagne en profondeur, il
devient ainsi plus beau et plus uni. Vous accédez à un nouveau
niveau de conscience de la connexion entre toutes choses. Telle est
la deuxième raison. Il existe une connexion intérieure, une
harmonie intérieure entre toutes choses que nous percevons, et cela
s'exprime par la beauté extérieure. Là où l'harmonie intérieure
est perturbée, la beauté extérieure est amoindrie.
Il
y a un aspect supplémentaire à prendre en considération : plus
nous devenons conscients du monde intérieur de chaque être qui fait
partie du paysage et plus nous évoluons en tant que personne ;
chaque expérience enrichit notre être. Vous pouvez imaginer qu’il
arrive un moment où vous devenez le paysage lui-même. En étant
conscient de la vie intérieure de tout ce qui compose le paysage,
c'est le paysage tout entier qui devient un seul être vivant. Il ne
s'agit pas de vous perdre, de vous fondre dans le paysage, mais de
faire l'expérience de l'expansion. Vous restez conscient de
vous-même en tant qu'être humain, en tant qu'être individuel qui
contribue à la beauté du paysage, mais en même temps vous êtes
une conscience éclairée car vous êtes aussi l'oiseau, l'arbre, la
montagne et la cascade. Dans l'absolu, vous êtes la conscience même
derrière ce paysage.
Que
pouvons-nous apprendre de ces deux exemples ?
Tout
d'abord que l'unité est un mystère, que l'on ne peut pas expliquer
de manière rationnelle. Mais nous pouvons en faire l'expérience ;
d'ailleurs nous la faisons continuellement. Plus nous sommes en lien
avec notre cœur et plus cette expérience devient profonde. Le cœur
est en fait le sens qui nous permet d'avoir conscience de l'unité.
Notre
corps est un seul ensemble car il est constitué de différents types
d'organes ; le paysage est beau car tout ce qui le compose exprime sa
propre essence profonde. Cependant, il n'y a qu'une seule énergie
derrière ces réalités, et notre cœur nous permet de ressentir
cette énergie. Nous avons besoin de notre cœur pour sentir que le
corps en face de nous est un ami, et ressentir la connexion
intérieure avec cet ami. Nous avons besoin de notre cœur pour
percevoir la beauté d'un paysage et sentir que nous ne faisons qu'un
avec ce paysage.
Tout
comme notre corps n'est qu'un, l'univers aussi est un seul grand
ensemble. Comment cela est-il possible ? Car l'univers n'existe pas
dans un espace-temps : c'est l'espace-temps qui fait partie de
l'univers. Cela signifie que la multitude fait partie de l’un.
Voici le secret de l'unité : l'universel fait partie de
l’individuel, car l'espace-temps fait partie de l'un.
Nous
ne sommes pas séparés de Dieu, car l'espace-temps qui contient tout
fait partie de Dieu. Telle est la nature de l'unité. La multitude,
chaque partie individuelle, ne disparaît pas dans l'unité, mais en
fait partie. Et chaque partie, en exprimant son individualité,
ajoute à la beauté de l'unité. La fleur qui éclôt rend le
paysage entier plus beau ; et plus le paysage est beau, plus il
exprime l'unité.
Ainsi,
nous pouvons dire que plus nous exprimons notre beauté intérieure,
et plus nous aurons le sentiment de ne faire qu'un, d'être connecté
au tout.
William
Blake, dans son “Auguries of Innocence” (Augures
d’innocence) l'exprime ainsi :
To
see a World in a Grain of Sand.
And a Heaven in a Wild
Flower.
Hold Infinity in the palm of your hand.
And
Eternity in an hour.
Voir
le monde en un grain de sable,
Un ciel en une fleur des
champs,
Retenir l’infini dans la paume des mains
Et
l’éternité dans une heure.
(traduction
Pierre Boutang)
L’un
et la multitude ne font qu'un, et l’un demeure au fond de vous.
L'expression de votre monde intérieur augmente la beauté du tout :
c'est cela que j'appelle l'unité. Voilà le grand mystère de
l'univers, un mystère dont nous faisons l'expérience chaque fois
que nous contemplons un paysage magnifique ou que nous échangeons
avec un ami.
Vivre
l'unité en soi
Ayant
exploré ce que signifie véritablement l'unité, nous pouvons
maintenant nous poser la question suivante : “ Comment puis-je
connaître l'état d'unité?
Le
secret de vivre l'unité en soi, c'est bien évidemment d'apprendre à
voir avec le cœur. Mais comment nous libérer de toutes ces idées
fondées sur la peur qui nous empêchent de ressentir l’unité de
notre être ?
Prenons
un instant pour observer ces idées. Ces idées qui créent une
division intérieure et nous déconnectent de notre réalité divine.
Elles nous font croire que nous ne sommes qu'une particule infiniment
petite perdue au cœur de l'océan infiniment obscur de
l'espace-temps. Elles nous séparent de l'unité, du Tout, et elles
nous empêchent de voir avec le coeur.
Prenez par
exemple les données suivantes :
Je
suis Gerrit Gielen, de sexe masculin, né le 26 mai 1956, et je suis
de nationalité Néerlandaise. En affirmant ces choses, personne ne
me traiterait de menteur. Dans ce monde, ce genre de “faits” sont
très importants. Ils sont d'ailleurs affichés dans mon passeport.
Modifier des informations marquées dans mon passeport serait même
considéré comme un acte criminel.
Cependant,
d'un point de vue spirituel, toutes ces affirmations sont
incorrectes. Derrière chaque information est une puissante pensée
qui me déconnecte de ma réalité divine et qui crée la peur et la
division à l'intérieur de moi. Le fait de croire en ces
affirmations crée les cages dans lesquelles nous vivons. Elles
agissent comme un bandeau qui nous empêche de voir à travers le
sens le plus important que nous ayons : le cœur.
Étudions
de plus près ces affirmations et leur impact sur nous, et
regardons comment nous pouvons les dépasser.
-
Notre nom
Visualisez un instant ceci : vous partez à un bal
masqué, et vous êtes déguisé, mettons en mendiant. Or, au bout
d'un moment dans la soirée vous, et tout le monde autour, oubliez
que vous êtes dans une soirée déguisée. Vous vous mettez à
croire réellement que vous êtes un mendiant. Toutes les autres
personnes dans la soirée vous traitent comme si vous étiez
véritablement un mendiant. Vous en oubliez qui vous êtes
réellement.
En
fait, c'est cela qui vous est arrivé. Le nom que vous portez dans ce
monde n'est pas votre véritable nom, seulement le nom du costume que
vous portez, c'est-à-dire votre personnalité terrestre ; c'est
comme une sorte de cape énergétique.
Je
vous invite à faire la méditation suivante :
Prononcez
votre nom à voix haute et imaginez que c'est le nom de la cape
énergétique que vous portez sur vous. Ressentez la présence de
cette cape qui vous entoure, puis prenez conscience qu'il ne s'agit
que d'une cape, et enlevez-la. Dans votre imagination, regardez
cette cape et affirmez qu'il s'agit de votre personnalité terrestre,
en prononçant le nom qui lui appartient. Prenez bien conscience
qu'il ne s'agit pas de votre véritable identité. Ressentez
maintenant votre vraie identité, l’être illimité de lumière et
d'amour éternels que vous êtes. Laissez-vous ressentir votre
véritable nom : un nom qui ne vous limite pas mais qui vous
libère. Votre nom terrestre et la personnalité qui lui correspond
ne sont qu'un costume temporaire que vous portez.
Supposons
maintenant que vous n'êtes pas satisfait du costume que vous portez
et que vous voudriez porter un costume différent : par exemple
celui d'un roi, à la place du mendiant. observez à nouveau la cape
énergétique que vous portez, regardez-la à partir du cœur, et
ressentez de l'amour pour votre cape, pour votre personnalité
terrestre. Observez comment l'amour que vous lui offrez depuis votre
cœur opère une transformation, changeant totalement l'apparence de
la cape. imaginez combien votre vie changerait si vous vous déployiez
toujours dans la lumière et l'amour de votre cœur.
-
Votre âge
En règle générale, lorsque nous sommes jeunes,
nous célébrons notre anniversaire chaque année et c'est un
événement qui a de l'importance pour nous. Puis, petit à petit,
nous nous laissons adopter la vision du temps et de la vieillesse du
monde dans lequel nous vivons : les enfants sont jeunes, ils
grandissent, et ils deviennent vieux. Personnellement, je ne me suis
jamais reconnu dans ce schéma. En tant qu'enfant, je me suis souvent
senti vieux - très vieux, à l'intérieur. Non pas de manière
négative, cette sensation d'ancienneté était quelque chose
d'agréable, même si cela me faisait sortir de la « norme »
Cela me donnait une sorte d'autorité intérieure sur mes
professeurs.
Il
s'avère que de nombreuses personnes vivent cette même sensation où
leur âge intérieur ne correspond pas du tout à leur âge
biologique. Quelqu'un peut avoir 70 ans mais à l'intérieur de lui
avoir l'impression d'avoir à peine 25 ans. En affirmant que nous
avons le même âge que notre corps, une croyance imposée par le
monde dans lequel nous vivons, nous affirmons la croyance erronée
que nous sommes notre corps. C'est comme si nous
croyions que la maison que nous habitons était l'univers tout
entier. Ce n'est pas le cas.
Comment
nous libérer de cette idée que nous avons un âge bien défini
?
Tout d'abord, ramenez votre attention sur le moment
présent. Ensuite affirmez à vous-même : “Parmi tous les moments
de l'univers, mon soi illimité a choisi de faire l'expérience de
celui-ci à travers le corps que j'ai actuellement”. Ensuite,
méditez sur la signification du moment présent. Quel est le message
que la vie cherche à vous offrir en cet instant, qu'est-ce qu'elle
tente de vous apprendre ?
Imaginez
maintenant que vous vous trouvez dans une grande prairie. Regardez
autour de vous, et placez les moments importants de votre passé à
différents endroits dans cette prairie. Créez ainsi un paysage avec
vos souvenirs. Peut-être que le souvenir d'un événement
particulier de votre enfance se trouve près de vous, et qu'un
événement peu significatif d'hier est placé beaucoup plus loin.
Autorisez-vous à lâcher la perspective linéaire du temps.
Meditez
ensuite sur votre soi illimité, qui n'est pas conditionné par le
temps. Vous êtes un être multidimensionnel, capable de faire
l'expérience de n'importe quel moment et dans n'importe quel endroit
dans l'univers. Ayez confiance que cet être infini a choisi de faire
l'expérience de ce moment pour une très bonne raison.
-
Votre nationalité
Dans le monde actuel, la notion de
nationalité est très importante. La mienne est néerlandaise.
Lorsque nous regardons la Terre depuis l'espace, nous ne voyons pas
de pays séparés. Les frontières n'existent que dans la tête des
hommes, elles ne sont pas réelles.
Qu’est-ce
qu’une nation, au juste ? C’est un groupe de personnes qui
partagent la croyance que le sol sous leurs pieds leur appartient et
qu’elles sont différentes, d’une manière ou d’une autre, des
personnes de l’autre côté de la frontière de leur pays. Bien
évidemment, cela crée de la discorde, soit entre l'homme et la
terre, soit entre les hommes. Si nous n'avions pas la notion de
nations, il n'y aurait pas de guerre. Et c'est parce que nous
considérons la terre sur laquelle nous vivons comme notre propriété
que nous l’exploitons.
Qu'est-ce
que cette croyance a généré chez vous?
Vous êtes né
en ayant conscience que toute l'humanité ne fait qu'un, que la Terre
est un être vivant et non la propriété de qui que ce soit. Le
concept de nationalité enfreint cette vérité intérieure et
crée au fond de nous une profonde dissonance. Imaginez que vous
ayiez grandi dans un monde qui n'a pas de frontières, un monde où
l'humanité respecte totalement la Terre et la considère comme un
être vivant et conscient - Gaia, et vit en harmonie avec elle.
Ressentez la différence, ressentez à quel point vous auriez moins
de peurs à l'intérieur de vous.
Les
frontières nous donnent l'impression qu'il pourrait y avoir des
ennemis de l'autre côté de la frontière. L'idée que la Terre est
une matière inerte qui nous appartient nous coupe de son amour, de
sa chaleur et de sa sagesse. Le concept de nations et l'idée que
vous appartenez à l'une d'entre elles crée une blessure profonde en
vous.
Méditation
Le
temps n'existe pas. Ainsi, laissez-vous remonter à votre enfance,
laissez-vous vivre l'expérience d'être un enfant maintenant.
Imaginez que vous vous trouvez avec votre père, qui vous dit qu'il
n'y a pas de frontières, que l'humanité ne fait qu'un et que dans
l'absolu nous sommes tous une expression de la même chose. Il vous
montre un globe et effectivement vous n'y voyez pas de frontières.
Imaginez
maintenant votre mère avec vous. Elle vous parle de la Terre Mère -
Gaia. Elle vous apprend comment entrer en communication avec elle, et
elle vous explique que son amour et sa sagesse seront toujours à
votre portée, que vous pouvez toujours compter sur elle pour vous
aider à trouver votre place sur Terre. Visualisez la Terre, telle
qu'on la voit depuis l'espace. Contemplez cette image, avec le cœur.
Ressentez en vous à quel point cela donne à voir une réalité
extrêmement différente de tout ce que l'on a pu vous enseigner.
-
Votre sexe
Tout comme notre corps à une partie gauche et
une partie droite, notre âme à également une partie masculine et
une partie féminine. Pourtant, dans ce monde terrestre nous devenons
soit une fille soit un garçon. Lorsque nous naissons dans un corps
de fille, nous apprenons, en règle générale, qu'il est souhaitable
de se comporter comme une fille et inapproprié de se comporter comme
un garçon. Pour un garçon il est mal vu, voire même contre nature,
de trop montrer son côté féminin. De ce fait, nous apprenons à
refouler toute une partie de notre être. Par conséquent, nous
vivons un sentiment constant de solitude, et nous passons une grande
partie de nos vies à chercher un partenaire idéal afin de nous
sentir à nouveau entier. Bien évidemment, ce partenaire ne peut pas
exister dans le monde extérieur.
Quelle
est la solution ?
Nous pouvons imaginer que lorsque notre âme
s'incarne, il se produit la chose suivante : notre âme est une, mais
lorsqu'elle s'incarne sur Terre elle se divise pour devenir deux
jumeaux, une petite fille et un petit garçon. Il y a un puissant
lien d'amour entre eux et ils souhaitent rester ensemble, unis. Mais
leur histoire est une histoire triste.
Le monde extérieur
tout entier s'adresse seulement à l'un des deux jumeaux, il
affirme : « Il n'y a que toi, tu es le seul qui compte.
S'il y a quelqu'un d'autre, ce n'est pas souhaitable et tu dois le
rejeter. » Au cours de votre enfance, il arrive un moment où
vous commencez à croire cette voix. Pourquoi ne dirait-elle pas la
vérité, après tout? Il est naturel de croire les adultes. Ensuite
l'impensable se produit : les jumeaux sont séparés et l'un d’eux
sera perdu, oublié à jamais.
Je
vous invite à faire une nouvelle visualisation : amenez votre
conscience dans votre ventre, ressentez-y votre enfant intérieur.
Mettons que vous êtes une femme, dans ce cas vous pouvez percevoir
votre enfant intérieur sous la forme d'une petite fille. Pour un
homme, ce sera un petit garçon. Peut-être avez-vous déjà fait
beaucoup de travail sur votre enfant intérieur, et cet exercice vous
est peut-être facile. Regardez cet enfant, et accueillez cette
vérité : l'enfant que vous voyez est l'un des deux jumeaux. Prenez
votre temps, laissez-vous intégrer cette vérité. Ressentez bien
ceci : il n'est pas naturel pour cet enfant d'être seul. Quelque
part au fond de vous se trouve l'autre jumeau. Peut-être qu'il est
enfermé dans une boîte noire au plus profond de votre être, mais
il est néanmoins là. Prenez maintenant votre enfant intérieur par
la main et dites-lui que vous allez chercher ensemble son jumeau.
L'enfant intérieur, en vous entendant lui dire qu'il a un jumeau,
vous montre aussitôt le chemin. Lorsque les jumeaux sont à nouveau
réunis, permettez-leur de se retrouver, de jouer ensemble. Plus vous
les laissez jouer librement ensemble et plus vous aurez un sentiment
d'unité en vous à nouveau.
Enfin:
l'amour
La
clé pour redécouvrir votre intégralité, pour revivre un sentiment
d'unité en vous, c'est bien évidemment de voir avec le cœur.
Observer le monde à partir du cœur nous permet de voir
l'unité derrière la diversité, de voir un ami derrière les
différents organes qui constituent un corps humain, et de voir la
beauté du divin dans un paysage. Ce faisant, nous ressentons
aussitôt de l'amour en nous et nous vivons l’expérience de la
beauté.
Pourtant,
nous avons accueilli en chemin toutes sortes d'idées fondées sur la
peur, qui opèrent comme un bandeau sur ce merveilleux sens
intérieur. C'est pourquoi nous avons perdu notre capacité à
percevoir le monde et nous-même comme un seul tout, et c'est
pourquoi nous voyons des ennemis à la place des amis. En regardant
le monde avec seulement nos cinq sens physiques, nous en avons
une vision très partiale et déséquilibrée. Le seul moyen de
restaurer l'équilibre est de retirer ce bandeau et ainsi redonner à
notre cœur la place qui lui revient, qui est le sens qui nous permet
de percevoir l'unité derrière tout.
Je
constate pour ma part qu'il me reste un long chemin avant de rendre à
mon cœur sa place véritable. Cependant j'espère que les
méditations que je propose ici vous aideront ne serait-ce qu’un
peu à retirer le bandeau du sens le plus beau que nous ayons : le
cœur, ce sens qui couronne tous les sens d'un être humain. Que nous
puissions tous retrouver l'unité en nous, afin de rayonner notre
lumière intérieure dans le monde.
©
Gerrit Gielen
Traduction Kate Bentley
Relecture
Christelle Schœttel
|