Le Pouvoir de la Gratitude
De Gerrit Gielen
L’aptitude à être dans la gratitude est la caractéristique des gens heureux. Les personnes qui n’ont pas cette aptitude se concentrent souvent sur les choses qui ne vont pas bien. S’ils ne trouvent rien dans le présent, alors ils vont trouver quelque chose dans le passé qui les a mis en colère – ou bien ils vont penser à quelque chose qui se passera peut être mal dans le futur. L’Etre Humain est un être inquiet et anxieux, et la crise actuelle n’est certainement pas rassurante. Toutes sortes de certitudes semblent s’évaporer.
Dans cet article, je vais parler de la gratitude en tant que force qui peut vous aider à traverser des périodes de crise et qui peut donner un sens à celles-ci.
Chaque crise, celle-ci incluse, marque une rupture avec le passé. Nous sommes obligés de renoncer au passé, de nous intérioriser, et de là, d’évoluer vers un nouvel avenir. C’est souvent un processus douloureux ; et il existe une raison pour laquelle on appelle cela une “crise“.
Les trois étapes suivantes peuvent vous aider :
1. Soyez reconnaissant pour le passé
Les périodes de crises marquent souvent une rupture avec le passé, et généralement la rupture est vraiment radicale. C’est ce que nous pouvons observer de cette crise-ci. Il semblerait que notre mode de vie ait changé pour toujours – l’ancien disparaît. Pour beaucoup de personnes cette rupture avec le passé est comme une perte : des choses merveilleuses ont disparues et ne reviendront pas – et cela engendre de la souffrance.
Beaucoup de colère, de frustration et d’insatisfaction sont issues du refus d’accepter que le passé soit révolu, et nous allons sûrement blâmer les autres pour cela. Dans ce cas-là, nous allons certainement nous sentir victime.
Et maintenant, imaginez que vous vous décontractez et que vous êtes vraiment plein de gratitude pour toutes les merveilleuses choses qui se sont produites par le passé. Ressentez ce que ces choses vous ont offert, ressentez ce qu’elles ont signifié pour vous. Soyez plein de gratitude pour cela.
Que s’est-il alors passé au niveau énergétique ? Votre cœur s’est ouvert, il rayonne à cet évènement du passé et il l’absorbe. L’évènement est assimilé – il est amené au niveau intemporel de l’âme. Si nous faisons cela, nous n’avons pas besoin du passé physique car tout ce qui était précieux en lui est transformé par l’énergie de la gratitude – et ainsi nous faisons partie de la réalité intemporelle de notre âme.
Ainsi, la gratitude est la clef pour nous défaire du passé ; la clef pour avancer vers la prochaine expérience enrichissante.
Le sens du Passé
Habituellement nous voyons le passé comme étant quelque chose qui est terminé et qui ne se reproduira plus – qui est perdu à jamais. En tant qu’Etres Humains, nous nous mettons dans toutes sortes de boîtes – et la boîte du temps est certainement l’illusion la plus puissante.
Je me souviens d’un écrivain très connu qui admettait que le souvenir d’une beauté perdue pouvait créer une douleur déchirante et éternelle.
Mais je vois cela d’une autre façon : je ne pense pas que les choses puissent se perdre à jamais dans les ténèbres de la nuit. Une fleur qui a fleuri une fois va toujours fleurir, elle fait partie de l’univers intemporel pour toujours.
Ce qui a eu de la valeur à nos yeux, peut être immortalisé en nous. La clef, la technique pour arriver à cela est la gratitude. Si nous ne sommes pas dans la gratitude, le passé continue à nous interpeller – il continue à nous attirer, et cela produit un déséquilibre.
Les évènements particuliers pour lesquels nous sommes reconnaissants sont en définitive des rendez-vous avec nous-même.
En n’étant pas dans la gratitude nous rejetons une partie de nous-même, entraînant une fragmentation qui implique toujours le sentiment de ne pas être heureux et de ne pas être complet.
Dans la vie, nous avons rendez-vous avec nous-même en permanence. Il peut s’agir d’une belle rencontre, ou bien parfois la rencontre peut être douloureuse. Mais la clef de l’assimilation est la gratitude. La gratitude nous rend complet.
2. Soyez reconnaissant pour le présent
Une crise est une séparation radicale entre le passé et le futur. Elle se produit souvent lorsque nous nous accrochons trop longtemps au passé, et ainsi le futur doit pénétrer de force dans le présent. Une belle expression Néerlandaise décrit cela de cette façon : “Eventuellement, le rivage fera changer de cap au navire“.
Imaginons que nous soyons tous à bord d’un grand navire et que nous soyons fermement convaincus que le bateau suit le bon cap. Lorsque quelqu’un se met à hurler pour nous prévenir que nous n’allons pas dans la bonne direction, personne ne l’écoute car nous sommes tous en train de faire la fête, et tout semble bien aller. C’est alors qu’un évènement se produit : le navire entre en collision avec le rivage, et c’est là qu’une confrontation brutale avec la réalité a lieu. Nous devons faire face à la réalité : nous n’allions pas dans la bonne direction. Ce grand navire sur lequel nous pensions être en sécurité est maintenant bloqué, et nous sommes à la merci des éléments. Qu’allons-nous faire? Nous lamenter de notre destin ? Déployer notre colère contre le capitaine ? Je suppose que si dans une telle situation quelqu’un nous disait : “Soyons reconnaissants que cela se soit produit“, personne ne l’écouterait vraiment.
Pourtant, j’aimerais bien essayer de vous convaincre.
Une crise est une rupture avec le passé ; nous avons l’impression que le passé (des moments où tout allait bien), nous a été dérobé. De ce fait, nous sommes tristes et en colère. Blâmer les autres est tentant, mais cela ne nous aide pas.
Une question que l’on peut se poser est la suivante : “Qui étions-nous ? Etions-nous vraiment nous-mêmes, dans cette vie du passé qui semblait si confortable ?“
La méthode pour apprendre à accepter une crise est de regarder le passé et de se poser la question suivante : “Etais-je présent ? “- “Etais-je vraiment présent avec tout mon potentiel d’être humain ? “
Si vous observez le passé avec une entière honnêteté (avant le moment de la crise), vous trouverez toujours que quelque chose manquait, que quelque chose était absent. Une partie de vous n’était pas présente.
Ceci est le but de toute crise dont vous faites l’expérience : elle vous aide à grandir, elle vous aide à réaliser votre plein potentiel. Le vrai message de tout crise est le suivant : vous êtes bien plus beau et bien plus grand que vous ne le pensez ; vous pouvez faire bien plus que vous ne le pensez.
Soyez plein de gratitude pour ce message.
Soyez plein de gratitude pour le moment présent.
Soyez plein de gratitude pour la partie perdue de vous-même qui revient vers vous.
En étant dans la gratitude vous devenez cette partie-là.
En étant dans la gratitude vous vous aidez à vous épanouir.
3. Soyez reconnaissant pour le futur
Lorsque nous pensons au futur nous voyons des choses auxquelles nous nous attendons, des choses que l’on espère ou bien dont on a peur (qu’elles arrivent). Ces choses sont liées principalement au monde extérieur ; nous nous attendons à faire l’expérience de certaines choses. C’est comme un morceau de film que nous n’aurions pas encore visionné. En d’autres termes, lorsque nous pensons au futur nous voyons principalement quelque chose qui va nous arriver là-bas dans le monde. Cela provient d’une vue très matérialiste du mouvement du temps et de la réalité. Nous pouvons de même voir le temps en tant que processus intérieur : nous changeons parce que notre conscience se dirige vers la complétude. Ce processus ne cesse jamais jusqu’à ce que nous soyons le Tout – jusqu’à ce que nous soyons l’UN.
Tant que ne sommes pas le Tout, il existe un monde intérieur et extérieur. La croissance de la conscience mène aussi à des changements dans le monde extérieur : c’est ce que nous expérimentons à travers le mouvement du temps dans le monde extérieur. En d’autres termes, les changements que nous voyons dans le monde extérieur sont le reflet de notre croissance intérieure. Pour résumer, ce que le futur nous réserve est la croissance – la croissance de notre conscience. Nous découvrirons des nouvelles dimensions de nous-même. Lesquelles ? Nous ne le savons pas. Mais l’univers est merveilleux, et nous sommes extraordinaires. Quoi que nous rencontrions dans le futur, il sera nôtre et il sera nous. Accueillons-nous dans la gratitude.
Le grand voyage à travers le temps est le retour vers Soi.
Finalement : la gratitude et la dualité
Il existe un petit diable dans chaque être humain. Ce petit diable nous dit des choses que nous aimons entendre. En l’occurrence que lorsque quelque chose se passe mal, ce n’est pas notre faute, c’est toujours la faute de quelqu’un d’autre. Ainsi donc, nous sommes des victimes. La vision du monde que ce petit diable nous donne est très simple : il existe des gens biens et des gens mauvais – et nous faisons partie des gens biens. Ainsi, cette vision divise le monde d’une façon très simpliste et distincte entre le bien et le mal. Et s’il se passe quelque chose que nous n’aimons pas, c’est à cause du mal, Et ce mal est négatif et doit donc être combattu. Le diable prêche la dualité et nous l’écoutons. Cela fait plaisir d’être du côté des gentils. Cela fait plaisir de faire partie de ceux qui ont été choisis.
Le problème avec cette vision du monde c’est qu’elle empêche toute croissance intérieure. Si quelque chose arrive, soit nous ne pouvons rien y faire, soit nous devons la combattre. C’est ainsi que nous maintenons la dualité. Nous n’arrêtons pas d’écouter le diable de la dualité. Et la dualité bloque la croissance.
Alors comment éliminer la dualité ? En éliminant la dualité du diable en nous. Pourquoi n’allons-nous donc pas voir ce petit diable en nous ? Celui qui nous crie constamment dessus pour nous dire qu’il y a des choses mauvaises et désagréables dans le monde extérieur à nous. Regardez avec amour ce petit diable et dites-lui : “Je suis heureux que tu sois là. Tu me montres des choses que je dois encore apprendre à aimer, tu me montres où je peux encore grandir. Tu fais partie de moi, mais tu n’es pas mon maître. Je suis dans la gratitude“.
Soyez heureux d’être qui vous êtes. Soyez heureux pour toutes vos différentes facettes. Ne vous jugez plus, soyez dans la gratitude envers vous-même. Soyez reconnaissant que votre conscience puisse faire l’expérience de votre personnalité unique. C’est seulement à ce moment-là que le combat avec vous-même peut cesser. C’est seulement à ce moment-là que vous pouvez réellement trouver votre puissance.
© Gerrit Gielen
Traduit de l’Anglais par Emmanuelle McLoughlin